Ces détails ont été annoncés par António Costa, dans une communication au pays depuis São Bento, à Lisbonne, en réponse à des journalistes, après avoir annoncé qu'il avait demandé à Marcelo Rebelo de Sousa de démissionner de son poste.
"Non, je ne vais pas me présenter à nouveau au poste de Premier ministre, que cela soit bien clair. Il est clair que c'est une étape de la vie qui s'est terminée, de plus, parce que comme nous le savons tous, les affaires pénales sont rarement des processus rapides et donc, je n'attendrais certainement pas la conclusion du processus pénal pour arriver à son terme", a déclaré le chef de l'exécutif.
"J'ai remis ma démission au Président de la République. Cette démission a été acceptée. Peut-être que le Président de la République voudra bien réfléchir à la date à partir de laquelle ma démission prend effet. Et, naturellement, comme c'est mon devoir constitutionnel, légal et civique, je resterai en fonction jusqu'à ce que je sois remplacé par celui qui me remplacera en tant que Premier ministre", a-t-il déclaré.
Interrogé sur le système de relations entre la justice et la politique, António Costa a indiqué qu'il avait eu l'occasion de servir ce secteur "de différentes manières, en tant qu'avocat, député, ministre de la Justice et de l'Administration intérieure et aussi en tant que Premier ministre".
"Je suis très fier que l'essentiel des instruments juridiques de lutte contre la criminalité économique et financière, la corruption et la plupart des délits liés aux titulaires de mandats politiques aient contribué, en tant que ministre de la Justice, à ce que tout cet arsenal existe et soit au service du système judiciaire", a-t-il soutenu, avant de faire référence spécifiquement au PS.
"Je suis fier d'être le leader du parti qui a contribué à concevoir notre système judiciaire et à garantir l'indépendance et l'autonomie du ministère public. Je suis très fier qu'en tant que Premier ministre - et comme l'a dit le directeur [national] de la police judiciaire la semaine dernière - la PJ n'ait jamais eu autant de ressources qu'aujourd'hui pour lutter contre la corruption et la criminalité économique et financière", a-t-il complété.
António Costa a également déclaré que, même à ce stade, il réitère son idée selon laquelle "l'une des grandes qualités" de la démocratie portugaise "est que les citoyens savent que personne n'est au-dessus de la loi et que personne ne peut interférer dans l'application de la loi, qu'il s'agisse d'un maire, d'un ministre ou d'un premier ministre".
"S'il y a un soupçon, les autorités judiciaires sont totalement libres d'enquêter. Ce que j'ai toujours considéré comme un grand atout pour notre démocratie, je ne le considère pas aujourd'hui comme un inconvénient pour notre démocratie. Et ma confiance dans la justice est aussi grande aujourd'hui qu'elle l'était dans le passé", a-t-il souligné.
Dans ses réponses aux journalistes, le Premier ministre a tenu à souligner que, comme tout autre citoyen, il n'est pas au-dessus de la loi et que, "par conséquent, s'il y a des soupçons, il n'est pas au-dessus de la loi".
"Je suis ici pour collaborer pleinement, pour enquêter sur toute la vérité et sur tout ce que la Cour suprême de justice jugera bon d'enquêter sur une affaire dont, en fait, je ne sais pas de quoi il s'agit", a-t-il fait remarquer.
Il a ensuite souligné à nouveau que, de son point de vue, "il est incompatible avec l'exercice des fonctions de Premier ministre l'existence de soupçons" concernant son "intégrité, sa bonne conduite et l'éventuelle commission d'un acte criminel".
"J'ai donc naturellement remis ma démission au Président de la République, démission qui a été acceptée", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre fait l'objet d'une enquête indépendante du ministère public dans le cadre d'une enquête ouverte à la Cour suprême de justice, a révélé aujourd'hui le bureau du procureur général de la République (PGR).
"Au cours des investigations, il est apparu que les suspects invoquaient le nom et l'autorité du Premier ministre et son intervention pour débloquer des procédures dans le contexte susmentionné. Ces références seront analysées de manière indépendante dans le cadre d'une enquête ouverte à la Cour suprême de justice, étant donné qu'il s'agit de l'instance compétente", lit-on dans une note publiée aujourd'hui par le PGR.
Cette information fait suite à une enquête sur les entreprises de lithium et d'hydrogène vert.