"Le Premier ministre a ordonné au ministère de l'Infrastructure
et du logement de révoquer l'arrêté publié hier [mercredi] concernant le nouvel
aéroport dans la région de Lisbonne", peut-on lire dans un communiqué publié aujourd'hui par le bureau d'António
Costa.
Dans le communiqué, le Premier ministre "réaffirme que la
solution doit être négociée et convenue avec l'opposition, notamment avec le principal parti d'opposition et, en aucun cas, sans que le Président de la République n'en soit dûment informé".
"Il est de la responsabilité du Premier ministre de garantir l'unité, la crédibilité et la collégialité de l'action gouvernementale. Le Premier ministre
procédera, dans les meilleurs délais, à l'audition du chef du PSD qui prendra ses fonctions ce week-end pour définir la procédure appropriée pour une
décision nationale, politique, technique, environnementale et économiquement soutenue", ajoute le communiqué.
Mercredi, un arrêté signé par le secrétaire d'État aux infrastructures, Hugo Santos Mendes, a été publié dans le Diário da República concernant la
la "définition des procédures liées à l'élaboration de l'évaluation environnementale stratégique du plan d'expansion de la capacité aéroportuaire de Lisbonne".
Entre autres mesures, l'arrêté détermine l'"étude
de la solution visant à construire l'aéroport de Montijo, comme une infrastructure de transition, et du nouvel aéroport "autonome" de Campo de Tiro de Alcochete, dans ses différentes zones techniques".
"Les risques d'une infrastructure aéroportuaire avec deux longues pistes sur la péninsule de Montijo n'obtienne pas l'autorisation environnementale d'aller de l'avant sont aujourd'hui évalués comme très élevés. Pour cette raison, le gouvernement
a donc cessé de considérer l'option 'stand alone' de Montijo comme viable
et, en ce sens, digne d'une étude approfondie", peut-on lire dans l'exposé des motifs.
Le secrétaire d'État aux infrastructures estime que,
"en excluant cette dernière option, la seule solution aéroportuaire qui réponde à la nécessité de doter le pays et la région de Lisbonne d'une infrastructure
moderne capable d'assurer une croissance à long terme est la construction d'un aéroport au champ de tir d'Alcochete".
Le ministère des infrastructures a annoncé que la nouvelle
solution aéroportuaire pour Lisbonne impliquait la construction d'un nouvel aéroport à
Montijo d'ici 2026 et la fermeture de l'aéroport Humberto Delgado, lorsque celui d'Alcochete sera achevé, en 2035.
Selon le ministère des infrastructures, l'intention d'accélérer la construction de l'aéroport de Montijo - une solution pour répondre à
l'augmentation de la demande à Lisbonne, qui sera complémentaire de l'aéroport Humberto Delgado.
Mercredi soir, le ministre des infrastructures et du logement
Pedro Nuno Santos, a repris cette solution dans des entretiens avec RTP et SIC Notícias.
Le président élu du PSD, Luís Montenegro, n'a "rien su" des projets du gouvernement pour le nouvel aéroport, a-t-il déclaré à la source
proche de l'ancien leader parlementaire, en réponse à l'agence Lusa.
Le Premier ministre, António Costa, avait déclaré au parlement
la semaine dernière qu'il attendait la décision du président élu du PSD, Luís Montenegro, sur l'emplacement du nouvel aéroport de Lisbonne afin qu'il y ait un "consensus national suffisant" en vue d'une décision "finale et irréversible" sur cette question.
Interrogé par des journalistes sur cette question, le Président de la
République, Marcelo Rebelo de Sousa, a déclaré ne pas avoir connaissance des "contours concrets" de la nouvelle solution aéroportuaire du gouvernement pour la région de Lisbonne, notant qu'"elle a été ajustée", et a refusé de la commenter sans disposer de plus d'informations.