Selon Lusa, l'ordonnance, qui n'a pas encore été publiée au Diário da República, détermine le modèle de titre de séjour administratif à délivrer aux citoyens étrangers dans le cadre de l'accord sur la mobilité entre les États membres de la CPLP.
Le document, signé par le ministre de l'Intérieur, José Luís Carneiro, établit également une taxe de 15 euros pour la délivrance numérique du certificat de titre de séjour.
Le gouvernement justifie l'octroi d'un permis de séjour aux citoyens de la CPLP, qui durera initialement un an, par le nouveau régime d'entrée des immigrants au Portugal, en vigueur depuis novembre 2022, qui permet aux immigrants de la CPLP d'avoir un régime de facilitation de visa dans le pays.
"Afin de respecter cette disposition, il est, par conséquent, nécessaire d'approuver un modèle pour le document en référence, ainsi que de définir les tarifs dus pour la procédure de délivrance respective", indique l'ordonnance.
Samedi, le ministre de l'Intérieur avait déclaré que les immigrés des pays de la CPLP bénéficieraient d'un " statut de protection d'un an maximum ", équivalent à celui des citoyens entrés dans le pays pour fuir la guerre en Ukraine, dans lequel la demande de protection temporaire se fait via une plateforme " en ligne ".
José Luís Carneiro a également déclaré que ce modèle pour les citoyens des pays de la CPLP leur permettra "de bénéficier d'un statut de protection jusqu'à un an qui permet un accès direct aux numéros de sécurité sociale, de santé et d'impôts."
Ce processus permettra de régulariser la situation de milliers d'immigrants de la CPLP, notamment des Brésiliens, qui ont manifesté leur intérêt, entre 2021 et 2022, pour obtenir un permis de séjour au Portugal.
Une source du Service des étrangers et des frontières(SEF) a déclaré à Lusa qu'environ 150 2021 immigrants de la CPLP sont concernés, en majorité des Brésiliens, qui entre 2021 et 2022 ont rempli dans la plateforme électronique Automatic Pre-Scheduling System (SAPA) les expressions d'intérêt pour obtenir un permis de séjour.
Toutefois, selon la même source, ce nombre pourrait ne pas correspondre à la réalité, étant donné que de nombreuses inscriptions pourraient ne pas être valides ou que de nombreux immigrants pourraient ne plus être dans le pays.
Selon le SEF, dans cette première étape du processus, les immigrants seront contactés "en ligne" et, après cette notification, les citoyens CPLP seront légalisés dans le cadre de ce nouveau régime de mobilité, sans qu'il soit nécessaire de se déplacer en personne.
Ce processus intervient à un moment où le gouvernement se prépare à restructurer le SEF, dont les fonctions administratives dans le domaine de l'immigration seront transférées à l'Agence portugaise pour la migration et l'asile (APMA).
Dans le cadre de cette restructuration, qui a été reportée jusqu'à la création de l'APMA, les pouvoirs de police de cet organisme seront transférés aux PSP, au GNR et à la PJ, tandis que les tâches administratives actuelles relatives aux citoyens étrangers sont désormais exercées par l'APMA et l'Institut des registres et du notariat.
La restructuration du SEF a été décidée par le précédent gouvernement et approuvée à l'Assemblée de la République en novembre 2021, et a déjà été reportée deux fois.
Cette semaine, le ministre de l'Intérieur a assuré que l'exécutif maintient "l'objectif politique" de terminer avant la fin du mois de mars le processus législatif de la création de l'APMA.
Les données du SEF indiquent que la population étrangère résidant légalement au Portugal a augmenté en 2022 pour la septième année consécutive, totalisant 757 252 personnes. Ce sont les communautés brésilienne et indienne qui ont le plus augmenté.
Selon le SEF, les citoyens brésiliens restent la principale communauté étrangère résidant dans le pays, avec un total de 233 138 personnes, soit 28 444 (13%) de plus qu'en 2021.