Ce plan, dirigé par Iberdrola Renewables S.A., qui fait l'objet d'un litige, prévoit la construction d'une énorme centrale solaire à Cerro do Leiria, Barrocais et Cerro das Ondas, selon le communiqué de presse de l'organisation sur la réunion, qui se trouvent tous dans la municipalité de Tavira. La centrale couvrirait 154 acres de terrain avec 175 000 panneaux solaires produisant 84 MWh.
Les problèmes surgissent lorsque l'on considère que cet emplacement se trouve dans une réserve écologique nationale - une zone REN. L'entreprise responsable de ce projet a présenté un document non technique résumant l'étude d'impact sur l'environnement qu'elle a réalisée. Selon ce document, "250 espèces ont été identifiées dans la zone d'étude, dont 46 sont des espèces RELAPE et 27 des espèces exotiques". RELAPE signifie rare, endémique, localisé, menacé ou en danger d'extinction. Pour PROBAAL, c'est "l'une des raisons évidentes pour lesquelles ce territoire et son patrimoine naturel doivent être protégés et non décimés pour installer 175 000 panneaux", selon le communiqué de presse publié par l'organisation environnementale à ce sujet.
L'autre préoccupation environnementale majeure vient de la perturbation potentielle du système d'infiltration naturel qui alimente l'aquifère de Peral-Moncarapacho, "qui fournit de l'eau à des milliers de personnes par le biais de forages, de puits et du réseau public", selon PROBAAL. "Les roches et la végétation en surface aident l'eau à pénétrer dans le sol argileux pendant les périodes de pluie et à remplir l'aquifère.
Le dernier danger provient des risques liés au "stockage de 14MW dans des batteries lithium-ion", qui comportent un risque accru d'auto-combustion, car "des électrolytes inflammables sont stockés dans les cellules de la batterie". Ces batteries lithium-ion sont connues pour souffrir d'une fuite thermique dans des conditions défectueuses, ce qui entraîne une augmentation rapide de la température et de la pression des cellules de la batterie, ainsi que la libération de gaz inflammable".
PROBAAL a soulevé toutes ces questions auprès d'Ana Paula Martins, maire de Tavira, et des membres de son conseil municipal, en expliquant leurs préoccupations à l'égard du projet. Le conseil municipal a répondu qu'il estimait lui aussi que le projet était "trop grand, proposé à un endroit inadéquat et que les risques pour l'aquifère et les eaux souterraines étaient nombreux". Le président de la municipalité a confirmé que le gouvernement local "avait déjà manifesté sa position lors de l'audition préliminaire", qui s'est achevée le 26 juin, selon le communiqué de presse.
Le conseil municipal a également partagé les préoccupations de PROBAAL concernant les dangers liés au stockage des batteries lithium-ion de 14 MW, une technologie nouvelle pour la région. "La manière de lutter contre les fuites thermiques dépend du type de produits chimiques utilisés. Il existe des équipements spéciaux qui permettent de mesurer ces gaz, mais en cas d'incendie, ni les pompiers ni la protection civile n'ont les moyens ou la formation technique pour lutter contre ce type de catastrophe environnementale", a expliqué l'organisation militante, soulignant les limites de l'infrastructure actuelle de la région qui empêchent la viabilité de ces batteries. "Un incendie ou une fuite de produits chimiques provenant du stockage des batteries pourrait entraîner une pollution catastrophique du réseau hydrographique souterrain. En cas d'incendie, l'eau utilisée pour l'éteindre pourrait causer des dommages irréversibles, car elle entraînerait des polluants dans l'aquifère, contaminant ainsi la chaîne alimentaire".
Ana Paula Martins a expliqué au PROBAAL qu'elle avait suggéré à Iberdrola Renewables S.A., dès leur première rencontre il y a deux ans, de trouver un autre emplacement dans la municipalité de Tavira. Avec un territoire de 600 kilomètres carrés, la maire est sûre qu'il existe des endroits plus appropriés, avec des terrains déjà défrichés, également exposés à la lumière du soleil, mais loin des centres de population et des réseaux d'eau souterrains.
Selon le rapport de PROBAAL sur la situation, l'Agence portugaise de l'environnement a déjà demandé à Iberdrola Renewables S.A. de présenter des alternatives adéquates, mais l'entreprise ne l'a pas encore fait.
PROBAAL souligne que, conformément à l'article 4 du décret-loi nº93/90, "dans les zones incluses dans la REN, les actions d'initiative publique ou privée qui se traduisent par des opérations de lotissement, des travaux d'urbanisation, la construction de bâtiments, des travaux hydrauliques, des routes, des décharges, des excavations et la destruction de la couverture végétale sont interdites". C'est pourquoi l'organisation se demande pourquoi l'Agence portugaise de l'environnement a permis au projet d'aller aussi loin.
Les citoyens et les organisations auront jusqu'au 20 juillet pour faire entendre leur opinion sur la question, car le centre solaire photovoltaïque d'Estoi fait l'objet d'une consultation publique. Cette consultation peut se faire sur le site web de Participate : https://participa.pt/pt/consulta/central-solar-fotovoltaica-de-estoi/.