Quand j'étais enfant, je ne pensais pas que mes résolutions du Nouvel An avaient un sens tant que je ne les avais pas écrites sur le papier avec ma plus belle écriture. Le fait de coucher ces pensées sur le papier les rendait réelles. Tellement réelles, en fait, que je n'avais plus besoin de faire quoi que ce soit à leur sujet, et encore moins de les mettre en pratique, si l'on peut dire. À l'âge adulte, j'ai cessé d'écrire ce qui était en fait des aveux d'échec - au cas où ils seraient utilisés contre moi, m'lud - mais, pendant un certain temps, j'ai continué à faire une liste mentale de toutes ces choses utiles que je ferais pour améliorer ma vie et celle de ceux qui m'entourent.

Il faut bien admettre que ces envies mentales étaient généralement le résultat d'un excès de gourmandise pendant la période des fêtes et n'avaient pas grand-chose à voir avec un comportement "normal". En fait, la plupart de ces indulgences auraient de toute façon disparu d'elles-mêmes une fois que les tentations de Noël - comme les boîtes remplies de chocolats extravagants ou les bouteilles contenant des alcools de couleurs impossibles - ont été éliminées. Même si ce n'était pas le cas, il suffisait souvent de dresser mentalement la liste - la version adulte de l'inventaire enfantin soigneusement scénarisé - pour considérer que la tâche était accomplie et qu'aucune autre action n'était nécessaire. L'aveu du péché permet au pécheur de poursuivre dans la même voie.

Abandonner

Renoncer à prendre des résolutions, c'est renoncer à l'inévitable sentiment de déception que l'on éprouve en les abandonnant quelques jours après le début de la nouvelle année. Quelle triste façon de commencer une nouvelle année - pleine d'espoir, nous avons confiance, puis l'une des premières choses que nous faisons est de briser ces nouvelles résolutions brillantes que nous avions si amoureusement polies pendant les vacances. Elles sont là, brisées sur le sol. N'avez-vous pas honte ?

Non, il vaut mieux renoncer à ces symboles de pureté et de bonté intérieures et se contenter de faire une seule chose que l'on n'a pas faite jusqu'à présent dans sa vie, mais que l'on s'est toujours promis de faire. Il peut s'agir d'une chose aussi simple que de réparer ce fichu loquet sur la porte du jardin ou de couper les ongles du chien. Cela peut aussi être exotique, comme réserver enfin ce voyage à Shangri-la ou apprendre à souder. Il doit s'agir d'une question pratique, qui peut être réalisée dans un certain délai et donc achevée, une dernière coche apposée sur son nom. Il ne doit pas s'agir d'une vertu intérieure éternelle, sans intérêt, contre laquelle aucune coche n'apparaîtra jamais. Non, il faut qu'elle soit pratique pour qu'on puisse l'accomplir, la terminer et l'oublier. (Ou, dans le cas de Shangri-la, à rêver avec nostalgie pour toujours).

Moi, je ne fais rien de tout cela. Comme je l'ai dit, j'ai renoncé à prendre des résolutions sur ce que je compte faire pour améliorer ma vie. À la place, j'ai une petite liste mentale de choses que je ne ferai pas. En tête de cette liste, pour 2025 : ne pas me sentir obligé d'engager la conversation avec mon barbier taciturne ; ne pas avoir l'intention d'acheter la poêle à frire dont Miguel Esteves Cardoso pense que j'ai besoin ; et ne pas me disputer avec le boucher du coin qui est persuadé que je suis allemand. Ne pas faire ces choses ne me rendra pas plus vertueux, mais cela devrait au moins m'aider à me sentir un peu suffisant pendant un court moment.


Author

Fitch is a retired teacher trainer and academic writer who has lived in northern Portugal for over 30 years. Author of 'Rice & Chips', irreverent glimpses into Portugal, and other books.

Fitch O'Connell