Selon Notícias ao Minuto, la PJ a effectué au total une centaine de perquisitions à domicile et hors domicile dans les municipalités de Porto, Matosinhos, Vila Nova de Gaia, Braga, Guimarães, Vila do Conde, Póvoa de Varzim, Coimbra, Figueira da Foz, Lisbonne, Corroios, Vila Franca de Xira, Sintra et Funchal.
L'opération, baptisée "Opération Amiral", "a impliqué environ 250 agents de la police judiciaire de différents départements, ainsi que 35 fonctionnaires du fisc, avec la participation d'un magistrat judiciaire, du procureur européen et de deux procureurs européens adjoints portugais".
"Des véhicules à moteur et d'autres biens de luxe, du matériel informatique, de l'argent d'une valeur de plus de deux millions d'euros, ainsi que divers documents ont également été saisis".
Cette opération de la PJ se fonde sur une enquête menée par le Parquet européen, dans le cadre de laquelle des mandats d'arrêt et des perquisitions à domicile et hors domicile ont été exécutés, pour la commission présumée de délits d'association de malfaiteurs, de fraude fiscale et de blanchiment d'argent.
Une envergure européenne
L'opération a nécessité des démarches non seulement au Portugal, mais aussi en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne, en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en République tchèque, en Hongrie, en Grèce, en Roumanie, en Slovaquie, en Autriche, en Lituanie et à Chypre.
Le parquet européen a confirmé que le délit impliquait "un système complexe de fraude à la TVA basé sur la vente de biens électroniques". Le préjudice estimé dans le cadre de l'opération "Admiral" s'élève actuellement à 2,2 milliards d'euros.
Selon le bureau du procureur général, en avril 2021, l'administration fiscale portugaise de Coimbra "enquêtait sur une société vendant des téléphones portables, des tablettes, des écouteurs et d'autres appareils électroniques, en raison de soupçons de fraude à la TVA".
"D'un point de vue national, sur la base de l'enquête administrative, la facturation et les déclarations fiscales semblent être en règle", cependant, une enquête plus approfondie, entre plusieurs autorités internationales, a fini par établir "progressivement des liens entre la société suspectée au Portugal et environ 9000 autres entités juridiques, et plus de 600 personnes physiques situées dans différents pays".
Dix-huit mois après avoir reçu le rapport initial, le parquet européen expose aujourd'hui "ce que l'on pense être la plus grande fraude carrousel à la TVA jamais étudiée dans l'UE".
Les activités criminelles étaient réparties dans les 22 États membres du parquet européen, ainsi que "par la Hongrie, l'Irlande, la Suède et la Pologne, ainsi que par des pays tiers dont l'Albanie, la Chine, l'île Maurice, la Serbie, Singapour, la Suisse, la Turquie, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni et les États-Unis".
"Une complexité extraordinaire"
Outre l'ampleur du préjudice, ce qui met en évidence la fraude, selon le bureau du procureur général, "c'est l'extraordinaire complexité de la chaîne d'entreprises".
"Des entreprises agissant comme des fournisseurs apparemment propres d'appareils électroniques et demandant des remboursements de TVA aux autorités fiscales nationales tout en vendant ces appareils en ligne à des clients individuels - et acheminant ensuite le produit de ces ventes à l'étranger avant de disparaître - aux entreprises qui nettoient le produit de cette activité criminelle".
Toutefois, ces activités n'auraient pas été possibles "sans la participation de divers groupes criminels organisés hautement qualifiés, chacun d'entre eux jouant un rôle spécifique dans le système global".